The Quarry ou l’opus de la déception (Avis sans spoil)

The Quarry ou l’opus de la déception (Avis sans spoil)

J’essaie, tant que faire se peut, de ne JAMAIS manquer un jeu d’horreur. J’ai également un attrait particulier pour les jeux narratifs et c’est avec énormément de plaisir que j’ai pu jouer à Until Dawn et aux différents opus de l’anthologie Dark Pictures de Supermassive Games. Je dois reconnaitre que je les ai tous adorés malgré des épisodes pas tous équivalents en terme de qualité et je sais toutefois rester objective malgré mon engouement indéniable. C’est donc sans me spoiler, sans aucune appréhension et avec beaucoup d’impatience que j’ai attendu THE QUARRY et que je l’ai lancé sur ma PS4.

Malheureusement, j’ai un peu déchanté et je vous explique pourquoi.

UN CONTEXTE POURTANT PROMETTEUR

Cela n’aura échappé à personne mais ces derniers temps la mode est à la nostalgie des années 80/90. En cela, The Quarry a repris pas mal des codes qui ont fait le succès des films d’horreur de l’époque et c’est d’ailleurs ce qui m’a donné très envie d’y jouer. Le contexte et l’univers du jeu sont indubitablement des références en la matière et l’idée d’un jeu qui prend place dans un camp de vacances isolé, au cœur de la forêt, m’enthousiasmait totalement. On y suit donc une bande de jeunes moniteurs qui, sur le point de quitter la colonie de Hackett’s Quarry à la fin des vacances, se retrouve bloquée sur place dans une atmosphère plus que mystérieuse, notamment à cause des rumeurs inquiétantes évoquées dans un podcast et l’attitude préoccupante du propriétaire des lieux.

Il faut bien reconnaitre que tous ces éléments combinés envoient du rêve à tous les fans d’horreur et de mystère et encore une fois, je n’en attendais pas moins, même à retrouver des clichés justifiés. Le prologue posait plutôt bien les bases et donnait envie. Cependant, dès les premières minutes du jeu, ma hype est redescendue d’un cran.

UN MONSTRE AU PAYS DES BISOUNOURS

Très vite, ce qui m’a sauté aux yeux, c’est le contexte très romantique qui s’installe dans le jeu et entre les différents personnages, de manière prononcée et beaucoup trop présente. On assiste aux scènes de drague maladroites de plusieurs couples et la musique (plaisante certes) qui accompagne ces scènes a rendu ces moments encore plus longs et sirupeux à mourir. J’avais l’impression d’avoir relancé une partie de Life is strange… Alors d’accord, ce contexte est très présent, notamment dans les films d’horreur américain, mais là ils en ont usé et abusé, surtout quand on sait que les liens entre les personnages ne sont finalement pas si importants pour le bon déroulement de l’intrigue.

 

En effet, on a bien du mal à s’attacher à ces derniers et à les trouver intéressants. Cela est dû au fait qu’on a affaire à des personnages principaux, pour la majorité, d’une si grande naïveté et niaiserie qu’ils en deviennent ridicules. Deux des personnages sortent un peu du lot mais je ne les nommerai pas pour éviter tout spoil. De plus, j’ai trouvé les dialogues entre eux pas très élaborés, parfois répétitifs et à part quelques blagues lourdingues et du trash talk bas de gamme, rien de bien passionnant. Sans compter les bugs qui doublaient parfois certains phrases… C’est interminable, il ne se passe pas grand chose et même si de petites actions servent d’embranchement comme dans tout bon jeu à choix, on s’ennuie. Le rythme général est lent, le jeu très long à démarrer sur toute la première moitié, ce qui est énorme.

Enfin, leurs émotions et actions face à certaines situations supposées horribles et angoissantes sont tout bonnement absurdes. Je ne peux pas vous donner d’exemple concret mais si vous transposez les situations vécues par les personnages à la vie réelle, vous vous rendrez vite compte que c’est inadapté. Alors oui, je suis d’accord, les émotions sont souvent minimisées dans les films et les jeux, pour ne pas trop en ralentir le rythme, mais ici c’est à l’excès et pas pour servir le jeu, au contraire… A part deux vrais moments de panique, nos adolescents se révèlent plutôt solides et encaissent bien les confrontations, comme si finalement « ces choses là arrivent ». (NON) Même quand ils fuient, on dirait qu’ils font un footing.^^ Pour finir, je trouve que le jeu ne fait pas vraiment peur, qu’il y a peu (voire pas) de passages vraiment effrayants et sanglants, et même les jump scare ont été clairement mis de côté alors qu’ils sont toujours efficaces voire indispensables.

UN GAMEPLAY QUASI INEXISTANT

Je vous vois déjà venir, vous allez me dire que le gameplay n’est assurément pas la chose sur laquelle on s’attarde le plus dans un jeu narratif avec des QTE. Cependant, il faut savoir rester objectif deux minutes. Pour jouer, sur PS4 dans mon cas, un joystick suffira. Oui, vous m’avez bien lue, on n’utilisera que très rarement les touches de droites car la grande majorité des QTE se limite à déplacer votre joystick en haut, en bas, à gauche ou à droite. Les deux autres combinaisons se résument à presser la touche X, la relâcher au bon moment et à la marteler quand nécessaire. Voilà, c’est tout.  Honnêtement, je ne sais pas quel joueur, même casu, est capable de les rater et croyez-moi que cela impacte énormément les émotions du joueurs.

J’ai été mille fois moins stressée que dans Until Dawn où les QTE sont plus nerveux, plus variés et doivent surtout être exécutés bien plus rapidement et à la seconde près sous peine de risquer la vie des personnages. Ici, vous avez clairement tout votre temps et au final, c’est fidèle à l’intrigue et à mon sentiment général : C’est MOU.

Cela est également renforcé par la collecte d’objets. Car dans The Quarry, bien plus que dans d’autres jeux du genre, j’ai trouvé que la chasse aux indices était un peu laborieuse et pas très bien intégrée à l’intrigue. En effet, pendant des moments de fouille, il y a extrêmement peu d’interaction, de mouvement et de dialogues entre les personnages. On se sent forcé de tout parcourir simplement pour ne rien rater, notamment les cartes de tarot, parfois dans des endroits assez « pauvres », et pas parce que le scénario nous y amène. Les décors, notamment dans le chalet Hackett, sont assez vides et les déplacements/mouvements de caméra un peu trop aléatoires. C’est dommage.

UNE FORMULE RECHAUFFEE QUI FONCTIONNE ENCORE ?

La créature de The Quarry, c’est clairement du réchauffé et n’importe quel amateur d’horreur a vu et revu ce thème traité au cinéma ou dans les séries. En revanche, oui, cela fonctionne encore, notamment grâce à l’histoire qui amorce l’intrigue et entoure le mythe et aux personnages secondaires qui concourent à entretenir le suspense et les doutes. On peut se faire une première idée au prologue, on peut changer ou conforter son avis par la suite, on peut encore être surpris ou déstabilisé et ça c’est un des points forts du jeu.

De plus, à la toute fin, le résumé de l’aventure s’adaptera à vos choix, aux chemins choisis et vous confortera dans l’idée ou non de recommencer le jeu pour en savoir davantage, car oui, il arrive qu’avec une fin en particulier, vous n’ayez pas le fin mot de l’histoire. Se pose alors le problème de rejouabilité, qui est une des caractéristiques fondamentales des jeux à choix.

UNE REJOUABILITE COMPROMISE

Une fois terminée, a-t-on envie de relancer une partie de The Quarry ? Pour ma part, et cela est exceptionnel, la réponse est NON. Je trouve que la durée de vie du jeu initiale, d’environ 10h, est beaucoup trop longue pour avoir envie de retenter l’aventure de suite. En effet, les actions et le gameplay à proprement parler prennent trop peu de place par rapport aux échanges assommants. J’ai eu davantage l’impression de regarder un film dans cet opus que dans tous les autres et cela m’a vraiment dérangée.

A la fin du générique, un nouveau mode de jeu est proposé aux joueurs : Vous avez la possibilité de rejouer en annulant la mort d’un personnage, et ce à 3 reprises, en rembobinant l’action. Cela aurait pu être intéressant, mais du coup cela entache du même coup la logique de rejouabilité et sachant que la destinée des personnages ne se jouent pas sur la dernière action exécutée, le but premier est un peu biaisé.

Personnellement, j’aurais préféré un jeu plus condensé, plus rythmé et donc plus court, sans toutes ces interludes sentimentales et ses digressions qui s’éternisent, afin qu’il n’en reste que le meilleur. Je pense que mon avis aurait alors été différent et que j’aurais alors pu entrevoir seulement le côté immersif et prenant. La partie « amourettes d’adolescents » a pris le pas sur le côté horreur sur un bon tiers du jeu, ce qui est non-négligeable et ralentit considérablement le rythme général.

Je sais que nombre d’avis dans la presse se sont révélés très positifs mais je pense qu’ils manquent clairement d’objectivité. The Quarry n’est pas un jeu nul ni raté, l’histoire reste intéressante à suivre, mais ses défauts le relèguent, pour moi, au plus mauvais opus de Supermassive Games jusqu’à présent et il m’a quand même déçue. Pour conclure je dirais que j’ai ressenti moins d’émotions, moins d’immersion, moins de sentiment de fatalité et donc moins de plaisir à y jouer. Je reste toutefois ouverte à vos avis de joueurs et de fans du genre donc n’hésitez pas à me les partager.

A bientôt !

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

error: Le contenu est protégé de la copie !